Daniel Gumble, rédacteur en chef d’Audio Media International, s’est entretenu avec Solal et Lindsay pour savoir ce qui a inspiré leur album commun OUTSIDER.
Comment ce projet a-t-il vu le jour ?
Solal : C’est arrivé par un incroyable hasard, lors d’une tournée avec Gotan Project en 2003. Je devais rencontrer Kiyoko Lerner, une amie d’une amie et fan de tango, pour prendre le thé. La veille, j’ai visité le New York Folk Art Museum, et je suis restée bouche bée devant la collection Henry Darger, lorsque j’ai remarqué la plaque en dessous, qui indiquait que les peintures avaient été prêtées au musée par Kiyoko Lerner, la même Kiyoko Lerner que je devais rencontrer le lendemain.
Une grande amitié et une confiance mutuelle en sont nées, qui m’ont permis de développer ce projet et d’avoir accès aux œuvres et aux textes inédits écrits par Darger, jamais mis en musique auparavant. Il est souvent considéré aujourd’hui comme un Van Gogh du XXe siècle.
Lindsay : Tout a commencé avec Philippe, des années avant que je ne prenne conscience de sa fantaisie de faire un disque inspiré de la fantaisie d’Henry Darger. Je suis ami avec Philippe depuis 2006, lorsqu’il a découvert mon groupe Tunng. Chaque fois que nous étions à Paris ou qu’il était à Londres, nous passions du temps ensemble. Un jour, Philippe a mentionné qu’il était obsédé par l’artiste marginal Henry Darger. C’était la première fois que j’entendais parler de lui, mais je me rendais à New York cette année-là avec Tunng et nous nous sommes arrêtés au Folk Art Museum, où j’ai pu voir son travail en chair et en os.
J’ai tout de suite compris pourquoi Philippe était captivé par l’œuvre et son histoire. Aussi, lorsqu’il m’a demandé si je souhaitais participer à la réalisation d’un disque inspiré par la vie et l’œuvre de Darger, j’ai été immédiatement enthousiaste. C’est en 2015 que Philippe est venu à Londres pour travailler avec moi dans mon studio. Pendant cette période, il a fait beaucoup de recherches et a découvert des paroles écrites par Darger dans son livre inédit de 15 000 pages intitulé In The Realms of the Unreal (Dans les royaumes de l’irréel).
L’interview complète est disponible ici.
